Zeiss renouvelle sa gamme Otus avec deux objectifs manuels haut de gamme pour hybrides plein format :
- Excellence optique : formules complexes pour un rendu exceptionnel
- Construction robuste : tout métal avec bagues précises
- Compatibilité étendue : montures Sony E, Canon RF et Nikon Z
- Prix élevé : positionnement ultra-premium controversé
- Mise au point manuelle : choix audacieux divisant les photographes
Comme photographe passionné par l’innovation, j’ai été captivé par la récente annonce de Zeiss. Le célèbre fabricant allemand d’optiques vient de ressusciter sa gamme Otus, avec une approche révolutionnaire pour les appareils photo hybrides. Cette nouvelle série promet des performances exceptionnelles, mais soulève déjà des débats quant à son positionnement tarifaire.
Renaissance de la gamme Otus pour l’ère des hybrides
Après une période de silence dans le domaine de la photographie grand public, Zeiss fait un retour fracassant sur le marché des objectifs haut de gamme. La nouvelle gamme Otus ML, dévoilée lors du salon CP+ 2025, marque un tournant décisif pour la marque. Ces optiques, conçues spécifiquement pour les appareils hybrides plein format, combinent l’excellence optique légendaire de Zeiss avec les exigences des photographes modernes.
Les deux premiers modèles de cette série sont le Otus ML 50 mm F1.4 et le Otus ML 85 mm F1.4. Ces focales fixes ultra-lumineuses offrent une polyvalence remarquable, que ce soit pour la photographie de portrait, de paysage ou de reportage. J’ai eu l’occasion de tester brièvement ces objectifs lors d’une présentation privée, et je dois avouer que leur rendu est tout simplement époustouflant.
6 mars 2025 2h04
Un point crucial de cette nouvelle gamme est sa compatibilité avec les principales montures d’appareils hybrides : Sony E, Canon RF et Nikon Z. Cette stratégie audacieuse de Zeiss vise à séduire un large éventail de photographes professionnels et d’amateurs exigeants, quel que soit leur système de prédilection.
Une conception optique et mécanique sans compromis
Les nouveaux Otus ML perpétuent l’héritage d’excellence de Zeiss en matière de conception optique. Le 50 mm s’appuie sur une formule Distagon comprenant 14 lentilles réparties en 11 groupes, dont 2 éléments asphériques et 4 à faible dispersion. Quant au 85 mm, il utilise une formule Sonnar avec 15 lentilles en 11 groupes, incluant 3 verres asphériques et 6 à faible dispersion.
Cette complexité optique se traduit par des performances exceptionnelles. Zeiss annonce un piqué remarquable dès la plus grande ouverture, un micro-contraste saisissant et une reproduction fidèle des couleurs. Le bokeh, élément crucial pour de nombreux photographes, bénéficie d’un diaphragme à 10 lamelles pour un rendu des plus harmonieux.
Sur le plan mécanique, Zeiss a opté pour une construction entièrement métallique, garantissant robustesse et longévité. Les bagues de mise au point et d’ouverture offrent une précision et une fluidité exemplaires. La fonction DeClick, permettant de passer d’un diaphragme cranté à continu, séduira particulièrement les vidéastes.
Caractéristique | Otus ML 50 mm F1.4 | Otus ML 85 mm F1.4 |
---|---|---|
Formule optique | 14 lentilles en 11 groupes | 15 lentilles en 11 groupes |
Éléments spéciaux | 2 asphériques, 4 faible dispersion | 3 asphériques, 6 faible dispersion |
Diaphragme | 10 lamelles | 10 lamelles |
Montures disponibles | Sony E, Canon RF, Nikon Z | Sony E, Canon RF, Nikon Z |
Le débat autour du choix de la mise au point manuelle
L’un des aspects les plus discutés de ces nouveaux Otus ML est l’absence d’autofocus. Zeiss a fait le choix audacieux de conserver une mise au point entièrement manuelle, arguant que cette approche offre une expérience photographique plus pure et un contrôle créatif accru. Bien que ce choix puisse sembler anachronique à l’ère des systèmes AF ultra-performants, il faut reconnaître que la mise au point manuelle sur les appareils hybrides modernes est grandement facilitée par des outils tels que le focus peaking ou le grossissement de l’image.
Personnellement, j’apprécie cette philosophie qui nous ramène à l’essence même de la photographie. Lors de mon test, j’ai trouvé la bague de mise au point exceptionnellement précise et agréable à manipuler. Mais, je comprends que ce choix puisse être un frein pour certains photographes, notamment ceux travaillant dans des conditions exigeantes en termes de réactivité.
Il est intéressant de noter que malgré l’absence d’autofocus, ces objectifs communiquent pleinement avec l’appareil. Les données EXIF sont transmises, et il est probable que certaines corrections optiques numériques soient prises en charge, optimisant effectivement le rendu final des images.
Un positionnement tarifaire qui fait débat
Si les qualités optiques et mécaniques des nouveaux Otus ML sont indéniables, leur tarification soulève déjà des questions dans la communauté photographique. Aux États-Unis, le 85 mm est annoncé à 3 000 $ et le 50 mm à 2 500 $. Ces prix placent ces objectifs dans une catégorie ultra-premium, bien au-dessus de concurrents autofocus comme le Sony FE 85 mm F1.4 GM II (2 100 €) ou le Sony FE 50 mm F1.4 GM (1 600 €).
Cette stratégie de prix pose la question de la cible visée par Zeiss. Il est clair que ces objectifs s’adressent à une niche de photographes exigeants, prêts à investir dans des outils d’exception. Pourtant, dans un marché déjà bien fourni en optiques haut de gamme, y compris parmi les meilleurs objectifs pour appareils photo APS-C, Zeiss devra confirmer que la qualité justifie pleinement ce surcoût.
Voici une liste des principaux arguments en faveur et contre ce positionnement tarifaire :
- Pour :
- Qualité optique exceptionnelle
- Construction mécanique irréprochable
- Expérience photographique unique
- Contre :
- Absence d’autofocus
- Prix très élevé par rapport à la concurrence
- Utilisation potentiellement limitée pour certains photographes
Perspectives d’avenir pour la gamme Otus ML
L’arrivée de ces nouveaux Otus ML marque un tournant important pour Zeiss dans le monde de la photographie hybride. Bien que la gamme ne compte actuellement que deux focales, il est fort probable que d’autres modèles viendront l’enrichir à l’avenir. On peut imaginer l’arrivée d’un grand-angle ou d’un téléobjectif pour compléter la série.
Il sera intéressant d’observer comment Zeiss adaptera sa stratégie en fonction de l’accueil réservé à ces premiers modèles. La marque pourrait envisager des versions autofocus pour élargir son public, ou au contraire, renforcer son positionnement de niche avec des optiques encore plus spécialisées.
Avec mon expérience de passionné d’optiques, je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec d’autres marques comme Voigtlander et son Nokton 28mm f/1.5, qui proposent également des optiques manuelles de haute qualité. Cette tendance au “retour aux sources” semble trouver un écho certain parmi les photographes en quête d’authenticité.
Que l’on soit attiré ou non par ces nouveaux Otus ML, force est de constater que Zeiss continue d’innover et de repousser les limites de l’excellence optique. Ces objectifs, bien que destinés aux hybrides plein format, pourraient même inspirer de futures déclinaisons pour d’autres formats, comme les meilleurs objectifs pour appareils photo Micro 4/3. Une chose est sûre : le débat autour de ces optiques d’exception ne fait que commencer, et je suis impatient de voir comment elles seront accueillies par la communauté photographique une fois disponibles sur le marché.